DESTINATION AFRIQUE
nouvelle exposition!
A venir, un voyage sur ma planète Afrique.
Toujours dans ce super lieu à lagny sur Marne.
PRIDE
Depuis presque 2 ans que nous sommes plongés dans le doute et l’incertitude, je n’ai jamais rencontré autant de femmes admirables.
Résilientes, inventives, curieuses et courageuses, elles ont su se remettre en question et mobiliser leurs forces pour faire face à la peur et à la résignation.
MOTO
En Lingala, le feu, la chaleur
Il m’arrive quand je ferme les yeux, de voir les jardins de l’hôtel de l’UJC (l’union de la jeunesse socialiste congolaise).
J’y ai séjourné quelques semaines, en 1985, à Brazzaville.
C’est de là que date ma rencontre olfactive avec l’Afrique.
Mélange d’huile de palme et de brasero, de poisson fumé et de fruits en fermentation.
Elle a ce pouvoir extraordinaire de vous transporter instantanément sur le continent originel, même si vous n’en percevez que de minuscules molécules.
Il en est de même avec la rumba congolaise, il suffit de quelques notes égrainées sur une guitare, pour que la musique perce la nuit équatoriale.
ILE
Un rêve à venir
Spécial dédicace à la communauté comorienne fréquentée dans mes jeunes années où j’ai eu la chance de rencontrer un de ses illustres représentants.
Que de bons souvenirs : les études de swahili, les samoussas, la musique, le grand mariage et toujours dans mon coeur , le désir inachevé de rencontrer une des 3 îles de la république fédérale islamique des Comores !
HIBISCUS
J’avais un petit jardin à Douala. Nous nous en sommes occupé dès notre arrivée.
Recouverte de gravas et de débris divers, sa terre semblait stérile.
Patiemment, brin après brin, nous l’avons recouverte d’une grosse herbe, très éloignée d’un gazon anglais, mais idéale pour recueillir les longues pluies de la saison humide.
Rapidement, nous avons planté ce que nous avons pu trouver autour de nous : arachides, gingembre, papayers, cocotiers…
Bientôt, de grosses touffes de citronnelle, envahirent notre petite parcelle.
Et un matin, apparu, comme dut apparaitre la Rose au Petit Prince, un Hibiscus magnifique…
Son long pistil orangé était encadré de délicats pétales rose pourpre, aussi ouvragés que de la dentelle d’Anvers, une véritable œuvre d’art, tombée du ciel !
Nous n’avons jamais su comment il était arrivé dans notre jardin.
J’appris plus tard qu’il s’agissait d’un Hibiscus shizopetalus.
IMPROMPTU
Il y a encore peu de temps, la » récup », était associée à la mendicité dans nos sociétés modernes.
les crises successives, la prise de conscience écologiste ont fondamentalement changé notre façon de voir.
Lorsque je vivais au Cameroun, j’étais toujours très impressionnée par la capacité d’invention des gens en ce qui concerne le recyclage.
Devenant à la fois une source de revenus annexe ou principale. Les artistes savent eux aussi transcender le fruit de nos consommations excessives.
La statue qui trône sur le rond-point Deido de Douala en est une illustration parfaite.
En ce qui me concerne, peindre sur des matériaux de récup, sans parler d’acte militant, me permet de restreindre ma consommation mais aussi de lever le fameux obstacle de la toile blanche !
Théodorento 1
Blocks of nostalgia
Mon enfance a été un terrain très fertile pour l’imagination.
Des parents très occupés, une grande et vieille maison, de longs après-midi d’été sans télévision.
Une bibliothèque fournie, avec de magnifiques éditions de « L’ile au Trésor », » la bibliothèque verte » et « Fantômette » à portée de mains.
Et un jour, une idée géniale de notre père : de gros blocs de polystyrène, des cubes, des pavés, des pyramides, la collection complète des solides de nos leçons de maths, mais en version XXL !
Mes sœurs et moi avons bâti mille et une maisons grâce à ces blocs, nos futures maisons, nos maisons rêvées..
LOBE
Lobe’s waves carry thousands of river shrimps to be rushed in
Guinea’s Gulf.
Une pancarte indique « 33 ».
Nous sommes à 33 km de Kribi, la station balnéaire du Cameroun, nichée dans le creux du Golfe de Guinée.
De part et d’autre de la route, un paysage un peu monotone et d’un seul coup, au détour d’un virage, voici l’Atlantique !
Ici pas d’embruns marins, nous sommes proche de l’Equateur.
Mais une douceur indicible, qui nous enveloppe immédiatement.
Un des bijoux de Kribi, c’est La Lobé, un fleuve foisonnant de crevettes au goût à nul autre pareil.
Ce fleuve a la particularité géographique exceptionnelle de se jeter directement dans l’océan sous formes de chutes.
Pour les peuples Maabi et Batanga, cet endroit paradisiaque, est surtout un lieu de croyances et de pratiques cultuelles très important.
And the see embraces the earth...
knokke
les rivages de la mer du Nord
Station balnéaire emblématique du Nord de la Belgique, Knokke le Zout incarne aussi mes premiers souvenirs de la Belgique.
Années 1970.
Mon cousin de Belgique et moi, faisons de longues balades en vélo, sur les digues.
Je découvre une étrange familiarité avec ce cousin que je trouve exotique !
Le vent agite les oyats en de longues vagues, faisant écho à celles de la mer.
La luminosité est extraordinaire, on a l’impression que le ciel est plus proche de la terre.
Sur le sable, s’échouent de grosses méduses translucides, dans lesquelles se reflètent les couleurs des cerfs-volants.
Au creux de la forêt camerounaise, se niche un village nommé MADONG.
La plupart des maisons se concentre sur les abords d’une très belle route, reliant Edéa à Lolodorf.
Nous sommes dans la région du Sud, département de l’Océan.
Un gigantesque pipe-line partant de Doba, au sud du Tchad, pour s’arrêter au port pétrolier de Kribi, au Cameroun, transperce la forêt ancestrale des Pygmées Bakola.
Faisant fi de la faune , de la flore et des hommes …
Un monstre de technologie et de profits.
A Madong, les populations Bantous aspirent à la modernité et aux promesses d’amélioration de leur quotidien.
Mais elles connaissent une porte secrète qui s’ouvre sur la grande forêt, cachée sous les cathédrales de bambous, c’est la porte des sortilèges.
DEGEMER MAT
bIENVENUE
Bienvenue dans ma Bretagne phantasmée.
Celle où l’harmonie des couleurs est inégalée, celle de l’enfance.
A cette époque, mes sœurs et moi, passions nos journées à escalader les rochers couverts d’algues glissantes.
Sur quelques m², toutes les conditions pour partir vers une grande aventure étaient réunies.
D’abord, il fallait survivre, alors nous trouvions de quoi tenir un siège entre les rochers: crevettes, crabes, petits poissons égarés entre 2 marées, coquillages enfouis dans le sable.
Une fois ces provisions dans notre panier d’osier, nous partions déterminées à affronter l’océan.
Une pointe d’angoisse au ventre…
Et si la mer remontait plus tôt et si le soleil se voilait annonçant une terrible tempête ?
Qu’il est bon d’avoir peur !
MADIBA
« L’eau » en Douala, langue parlée par les natifs de cette ethnie qui a donné son nom à la capitale économique du Cameroun.
Douala est traversée par le Wouri. Un fleuve majestueux qui s’étend sur 160 km avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Les berges du fleuve sont chaque année le lieu du Ngondo, une fête qui réunit plus de 200 000 personnes venues assister entre autres à des rites sacrés.
Lieu mythique pour les Sawa, le Wouri est aussi devenu un lieu de légendes urbaines.
En effet, le pont du Wouri est mis en service en 1954, quand Douala compte
30 000 habitants. Soixante ans plus tard, 3 millions de personnes vivent dans la capitale économique du pays, dont une partie, côté ouest du fleuve, à Bonaberi. Le pont est plus que saturé !
Si ce quartier de Douala est très commerçant et actif, la plupart des emplois, les lieux d’éducation, de santé, les administrations sont de l’autre côté du fleuve.
C’est ainsi que chaque matin, les habitants de la partie ouest, peuvent mettre deux heures pour traverser le pont jusqu’au rond point Deido, lieu d’inextricables « go slow » (embouteillages).
Il faudra attendre 2014, pour qu’après d’innombrables péripéties, un nouveau pont voit le jour.
Ainsi, cette artère essentielle à la vie économique de la ville, à l’instar du fleuve qu’elle surplombe, est devenue le sujet de quantité « d’insolites », d’histoires relayées de bens’kin (chauffeur à moto) en taxi man, de marchands de tissus en fonctionnaire du port autonome.
Suicides, sorts, envoutements, rencontres insolites, comme autant d’échos aux esprits peuplant le fleuve.
UKINGO
UKINGO SIGNIFIE LA FRONTIERE EN SWAHILI
Pourtant le lieu qui m’a inspiré ce tableau n’est pas une zone où l’on parle swahili.
Mais j’ai une tendresse particulière pour cette langue que j’ai essayé (vainement) d’apprendre . J ‘ai eu l’occasion alors, de faire de belles rencontres, notamment celle de la communauté comorienne.
Mais c’est une autre histoire.
L’histoire de ce tableau elle, prend naissance au Cameroun.
Au pourtour de Kribi, dans la province du Sud.
Mon mari et moi nous apprêtons à prendre la piste qui relie la ville balnéaire de Kribi, à Lolodorf.
Une centaine de kilomètres plus loin, entre 4 et 5 h de route.
Nous sommes arrêtés à une buvette, pour acheter une recharge « orange » pour nos portables.
Orange est un des deux principaux opérateurs au Cameroun.
La buvette, peinte en rouge est située juste à la lisière de la forêt. On ne peut pas encore entendre les singes hurleurs, ni les bruissements des insectes, mais sa moiteur commence à nous envelopper, tranquillement, implacablement…
Accoudés au bar, deux pygmées descendent une bière. Habillés comme des bantous, ils incarnent cette inexorable acculturation.
Ils n’appartiennent déjà plus à leurs campements d’origine, et pas encore à ce monde bantou tourné vers le progrès et le développement;
Exilés sur leur propre terre, ils m’apparaissent tellement fragiles…